Né le 11 juin 1910 à Saint-André-de-Cubzac (en Gironde), Jacques-Yves Cousteau a consacré sa vie au monde sous-marin. Il a été océanographe, essayiste, producteur de films, écologiste, plongeur et inventeur d’engins de l’exploration des grands fonds. Avec le soutien de ses parents Daniel et Elisabeth Cousteau, il se découvre une passion pour le grand bleu dans les calanques près de Marseille où sa famille s’est installée. Il entre à l'école navale de Brest, est promu officier canonnier et embarque à l’âge de 23 ans sur le Jeanne d’Arc, le navire-école de la Marine. Durant la Seconde Guerre mondiale, il travaille dans l’espionnage et filme avec une caméra cachée des épaves de navires en Méditerranée. Il quittera la Marine en 1950 avec le grade de capitaine de corvette. Un grave accident de voiture l’avait contraint en 1936 à abandonner sa formation de pilote de l’aéronavale. La même année, il parvient néanmoins à mettre au point un boîtier étanche destiné à des caméras. C’est avec cet appareil qu’il tourne son premier film sous-marin.
Il épouse Simone Melchior en 1937. De cette union naissent deux enfants, Jean-Michel et Philippe. Grâce à son esprit inventif, il perfectionne avec l’ingénieur Emile Gagnan le scaphandre autonome « Aqua-Lung » (poumon aquatique en anglais), conçu par le plongeur autrichien Hans Hass. Pour les plongeurs de « Marine Cousteau », il développe le premier scooter, un véhicule sous-marin motorisé. Suivent des bathyscaphes destinés à l’exploration des grands fonds et des appareils pour la photographie sous-marine, notamment pour les prises de vue à grande profondeur.
En 1950, le commandant Cousteau reprend à Guinness, le brasseur irlandais, un ancien dragueur de mines anglais qu’il transforme en navire de recherches océanographiques. La « Calypso » lui permet désormais de sillonner les mers et les océans. Pour ses périples en Mer rouge, sur le Saint-Laurent, en Antarctique et en Amazonie, il accueille toujours à son bord des archéologues, biologistes, géologues, géophysiciens, zoologues et écologistes, contribuant à faire avancer la connaissance de la biologie marine. La même année, il est nommé président des Campagnes océanographiques françaises.
En 1956, « Le Monde du Silence » coréalisé avec Louis Malle remporte la Palme d’or à Cannes. C’est l’un des plus connus de ses nombreux films. En outre, son film « Le Monde sans Soleil » obtient en 1965 l’oscar du meilleur documentaire. Ses explorations lui ayant montré le danger que représente l’homme pour les océans, il devient un fervent défenseur de l'écosystème marin. Il est directeur du Musée océanographique de Monaco de 1957 à 1988.
En 1960, le commandant Cousteau s’engage contre l’immersion de déchets radioactifs en Méditerranée. Il convainc le général de Gaulle de stopper ce projet. En intervenant plusieurs fois à la tribune de l’ONU, il parvient à faire classer l’Antarctique zone protégée. Il réunit plus de cinq millions de signatures pour la pétition « Droits des générations futures », qu’il remet lors du sommet sur la Terre à Rio de Janeiro en 1992. En 1974, il crée la « Cousteau Society » aux Etats-Unis, puis la « Fondation Cousteau » en France (devenue « Equipe Cousteau » en 1992) qui se consacre à la protection de la planète et à la collecte de fonds auprès de ses membres pour financer les expéditions. Il est élu à l’Académie française le 24 novembre 1988.
Après la mort de sa première épouse (1990), Jacques-Yves Cousteau se remarie en 1991 avec Francine Triplet, qui dirige aujourd’hui la Cousteau Society. Jacques-Yves Cousteau s’est éteint le 25 juin 1997 à Paris, à l’âge de 87 ans. Il laisse à la postérité plus de 150 films et 60 livres. Il restera dans nos mémoires comme un explorateur passionné et un océanographe engagé, toujours reconnaissable à son visage buriné et à son bonnet rouge.