Le climat est devenu un bombe à retardement, une arme de destruction massive en puissance ! Les niveaux de gaz carboniques dans l’atmosphère n’ont jamais été aussi hauts. Les sécheresses se multiplient (Ethiopie, Somalie, Niger, Tchad...). Conséquences, à cause de l’évaporation croissante, l’atmosphère est de plus en plus humide, ce qui occasionne des pluies plus importantes. L’eau qui se réchauffe en profondeur entraîne des cyclones, des ouragans de plus en plus violents et intenses (Iles Tuvalu, Iles Maldives, Nouvelle Orléans…)
« Il faut prendre des mesures d’urgence. » Les 6 000 experts représentants de 189 pays et des associations de défense de l’environnement réunis du 6 au 17 novembre à la 12e conférence internationale sur le climat à Nairobi (Kenya) n’arrêtent pas de tirer le signal d’alarme depuis le début de la semaine. Ils vont le redire aux 80 ministres attendus de pied ferme mercredi au sommet.
« Le changement climatique se présente comme l’une des plus graves menaces que doit affronter l’Humanité, selon Kivatha Kibwana, le ministre kényan de l’environnement. Exemple : 70 millions de personnes vivront en Afrique sous la menace d’inondations côtières en 2080, contre un million en 1990, prédit un rapport diffusé par le Programme des Nations Unies.
Les politiques vont devoir mettre en place des étapes concrètes pour aider les pays émergents à s'adapter au changement climatique. En commençant par « booster » le Mécanisme de développement propre (MDP). Un dispositif qui permet aux gros pollueurs de financer des projets énergétiques et industriels « propres » dans ces pays pour réduire leurs factures de gaz à effets de serre. Sur 400 projets enregistrés, neuf seulement sont en Afrique (dont un champ d’éoliennes au Maroc).
L’après 2012, date de la fin de la première période (2008-2012) du Protocole de Kyoto sera le deuxième grand défi. Les pays industrialisés vont devoir intensifier leurs efforts pour limiter la combustion d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) et donner un grand coup d’accélérateur aux énergies renouvelables. Pour l’Union européenne, « le réchauffement climatique doit être limité à 2°C (la température a déjà augmenté de 0,7°C depuis 1990), faute de quoi les conséquences seront dangereuses. »
Le Protocole de Kyoto, ratifié par 156 pays, limite à 5% au total les émissions de gaz à effet de serre dans 35 pays industriels jusqu’à 2012. Un problème de taille, parmi ces principaux pays qui représentent un tiers des émissions mondiales, seule la Russie s’est engagée à le respecter, ni les Etats-Unis (qui représentent un quart du dioxyde de carbone (CO2) mondial), ni l’Australie, ni la Chine, ni le Brésil, ni l’Inde… ne l’ont fait.
Dans l’Union européenne, les émissions ont baissé de 0,6% entre 1990 et 2004. Elles représentent pour la France (-0,8%), le Danemark (-1,1%), la Grande-Bretagne (-14,3%), l’Allemagne (-17,2%). Les pays d’Europe centrale ont fait nettement mieux : en République tchèque (-25%), en Slovaquie (-30,4%), en Pologne (-31,2%), en Hongrie (-31,8%) et en Russie (-32%). Parmi les mauvais élèves, l’Espagne enregistre une augmentation de 49% et le Portugal une hausse de 41%.
Si la conférence sur le climat de l’ONU ne prend pas de décisions majeures à la fin de la semaine, elle marque un vrai tournant. Pour la première fois, scientifiques, économistes et politiques s’accordent pour attribuer l’emballement climatique aux activités humaines. Un phénomène qui pourrait encore empirer.